ESCHYLLE is still watching you

Une Histoire Morale de la magie : L'Eschylliade

Présentation

Ceci est mon grand projet. Celui pour lequel j'aurai besoin de tout votre soutien. En effet, décalogue signifie dix volumes. Ce sont les dix leçons d'Histoire Morale de la Magie que j'ai données à Mirlandar. J'ai dicté les deux premiers tomes à mon deux-pattes. J'ai commencé à lui dicter le troisième mais à quoi bon continuer si le premier n'est pas encore publié ? Les éditeurs se font tirer l'oreille pour se lancer dans cette aventure. Ils accepteraient peut-être si de nombreux lecteurs s'intéressaient à mes aventures. Il m'est donc venu une idée : le publier en feuilleton en format numérique. Si vous aimez, vous pourrez l'offrir à vos voisins et à vos amis à travers le monde (ce monde-ci, notre bonne vieille terre, notre vaisseau bleu).

Une proposition

Et si vous deveniez à la fois mécène, protecteur de siamois (moi, en l'occurrence), lecteur averti (et en avant-première, s'il vous plait !), testeur de mots, deux-pattes de qualité, défricheur du web, explorateur de Belmilor et mécène ?
Et si vous consacriez encore plus votre vie à l'art ?
Et si vous accomplissiez à la fois un acte de consommation, certes, mais aussi de solidarité, de fraternité ? (En effet, je ne vous cache pas que je ne mange pas tous les jours du poisson fumé avec mon deux-pattes).
Et si vous receviez régulièrement, comme aux XVIIIème et XIXème siècle, votre feuilleton attitré ?

Participez à ma promotion

Vous découvrirez avec régularité, en feuilleton, le décalogue de L'Eschylliade.
Je pourrai fouetter mon deux-pattes afin qu'il oeuvre à mon enrichissement personnel et écrive avec entrain sous ma dictée. Je reproduirais ainsi le mode de fonctionnement des grandes avancées deux-pattes.

Vous en parlerez autour de vous. Vous vous étonnerez de l'ignorance crasse de votre voisin.
- Comment, vous n'avez pas encore lu le dernier chapitre ?
Ou mieux : - Vous ne connaissez pas? (Indignation outragée de qui se la pète de faire bisquer un voisin qui, par ailleurs, se révèle très pénible parce que voisin...)
Et vous aurez alors l'occasion de lui démontrer votre supériorité morale du fait de votre engagement dans une entreprise artistique, de qualité et même, n'ayons pas peur des mots : de développement durable, comme disent les deux-pattes à la mode. Qu'y a-t-il de plus durable qu'un chat, bénéficiaire de neuf vies ?

Un feuilleton unique

Vous recevrez régulièrement un épisode de L'Eschylliade. Mais vous pourrez lire aussi des poèmes, des chroniques, des réflexions sur l'écriture... tout ce qui me passera par la tête et qui sera susceptible de vous intéresser.

Vous souhaitez vous abonner et recevoir votre feuilleton ? Pas de problème !
Vous vous demandez quoi faire ?
Est-ce donc la première fois que vous venez sur un site ?
Si c'est le cas, je suis charmé que ce soit sur le mien que vous fassiez vos premiers pas.
Ceci explique aussi pourquoi vous avez réussi à lire jusqu'ici. Mais ceci ne vous dit pas comment recevoir en feuilleton L'Eschylliade...
Peut-être manipulez-vous depuis peu de temps la charmante souris qui ne sait que cliquer sous vos doigts ? Eh bien, choisissez au hasard (objectif) un mot qui conviendrait à ce feuilleton de L'Eschylliade et appuyez délicatement sur le bouton gauche de la souris à l'instant où la petit flèche (ou le petit curseur) se transformera en petite main avec un doigt pointé sur un texte à la typographie différente et ombrée...

Ouvrez grand vos yeux : je vous offre le premier chapitre de L'Eschylliade. Il commence juste en dessous.

1. Introduction

— Miaou !

Autant le dire tout de suite : je suis un chat. De surcroît, vous pouvez le constater, je parle votre langue.

Je parle toutes les langues.

Pas mal pour un chat, n’est-il pas ?

Comme vous pouvez aussi le constater, je peux me transformer. Je n’aurais pas miaulé, vous auriez cru que j’étais un humain, vous fiant en cela à mon apparence. Ce sera d’ailleurs notre première leçon. En magie, ne jamais s’arrêter à l’apparence.

Vous me suivez ?

Bon.

Vous êtes ici pour devenir magiciens.

Un chat qui donne un cours d’Histoire Morale de la Magie, ça n’existe pas.

Un chat qui vous explique comment les forces du bien ont combattu Thirel-le-fou sans y perdre leur âme, vous pouvez vous demander si vous n’hallucinez pas.

C’est normal.

Mon maître…

Je vois un gros point d’interrogation se former au-dessus de votre tête. Un chat qui a l’apparence d’un homme et qui parle de maître, ça n’existe pas. Les chats n’ont pas de maîtres, ils sont indépendants.

Naïfs ! Ou plutôt : ignares !

Le lien ne crée pas nécessairement la dépendance. Le maître n’est pas forcément dominateur.

Il enseigne. Il ouvre de nouvelles portes, intérieures et extérieures. Il éclaire le monde sous un jour nouveau.

Vous me suivez toujours ?

Bon.

C’est ainsi que j’entends le terme de maître. Je ne m’intéresse pas à d’autre maître.

Et surtout pas à Thirel. Ce fou furieux a mis le monde à feu et à sang pendant si longtemps que vos mères vous en parlaient pour vous obliger à manger votre soupe.

Mais je reviens à cette relation.

Quand, de surcroît, (j’aime beaucoup ce mot légèrement désuet de votre langue), ce lien est magique, c’est pain bénit.

Mon maître était un mage promis à un grand destin.

Presque personne ne le savait, à l’époque, et moi moins que tout autre. Mais dès qu’il m’a été lié, j’ai su que mon avenir serait grand.

C’est parce qu’il a accroché son destin au mien que je peux parler.

Dans toutes les langues.

Avant cet événement, je ne savais que dire « miaou », sur tous les tons et dans tous les miaulements, mais exprimé par ce seul petit vocable : « miaou ! »

Et vous n’auriez rien compris d’autre à mes discours que « miaou », et que j’étais un chat.

Un chat comme les autres.

À cet instant, si vous le permettez, je souhaiterais développer une légère digression.

« Un chat comme les autres », cette expression n’a pas de sens. Un chat n’est jamais comme les autres. Il porte en lui un monde. Même s’il ne sait que dire « miaou ».

Les chats sont pleins d’imagination, d’invention, de créativité et, surtout, de sentiments. Les chats sont des hommes comme les autres, en plus indépendants.

Un peu comme les femmes.

Je plaisante.

Tout cela pour vous dire qu’il ne faut pas se fier aux apparences.

Mais je vous parlais de mon maître et de son destin.

C’est quoi, avoir un destin ? C’est avoir envie de vivre sa vie. C’est ne pas suivre aveuglément les aléas de l’existence. C’est vouloir plus que manger et dormir. J’ai bien dit « plus » ! Il y en a qui vous promettent une vie merveilleuse à condition de moins manger ou de moins dormir… Ce sont des charlatans ! Je dirais même plus, des criminels. Il n’y a rien de plus important que de bien manger et bien dormir.

Le plaisir de m’allonger, de m’enfoncer dans un coussin moelleux, de poser mon menton sur mes pattes et de baisser pudiquement mes paupières tandis qu’un sourire invincible et béat étire ma gueule, je ne connais rien de mieux ; sinon un petit plat succulent et fondant préparé par mon maître ou une petite souris terrorisée et craquante attrapée par mes soins.

J’insiste sur cette notion de plaisir. Ceux qui veulent faire croire que manger et dormir moins permet d’atteindre le bonheur s’appliquent rarement ce précepte. Ils aiment l’imposer aux autres mais, pour eux, se remplir le ventre est fondamental. Ils ne sont pas idiots. Ceux qui acceptent de manger et dormir moins, souvent pour travailler plus, le sont. Si vous voulez, je pourrai vous donner l’interprétation du mot « travail » et vous comprendrez que c’est une belle arnaque.

Mais ceci est une autre histoire.

Passons.

Se construire un destin, c’est aller au-delà du fait de manger et dormir.

C’est donner plus de contraste à sa vie.

Quand on se construit un destin, on traverse des moments difficiles, angoissants même. Tout au long de ces cours d’Histoire Morale de la Magie, je vais vous les narrer. Si vous avez aussi peur que j’ai eu peur dans ces moments-là, vous serez terrorisés. Mais il y a aussi des instants de pur bonheur. Tel que vous me voyez, j’ai glissé mes coussinets sur des soies délicates et enfoncé mes griffes dans des cuirs d’un moelleux absolu.

Mon maître a toujours aimé découvrir le monde et partir à l’aventure. Il était ce qu’on appelle un aventurier. Comme il n’était pas stupide, il s’entourait d’amis ayant des qualités complémentaires aux siennes.

Avant de vous les présenter, il faut que je vous donne une idée de mon maître. Pour ce qui concernait « ses amis », ce n’étaient pas les miens ; tout au plus des collaborateurs. Excepté Romilor, qui savait me gratter derrière les oreilles avec tant de délicatesse que je finissais par en soupirer d’aise, et Léo, qui était presque un cousin, ce n’étaient que des lourdauds.

Mon maître était mince, plutôt beau gosse selon les canons de la beauté deux-pattes, très studieux, et particulièrement froussard.

D’aucuns trouvent que c’est là un défaut. Pour moi, c’est une grande qualité : quand il y a un vrai danger, autant laisser les autres s’en occuper.

Vous allez me dire que c’est paradoxal, un aventurier couard. Pas du tout. La peur est signe d’intelligence et ne se révèle que dans l’insécurité. Dans une expédition, même hasardeuse, il n’y a pas toujours de danger. Heureusement, sinon personne ne pourrait survivre. Quand il y a menace, il suffit de s’éloigner rapidement, de laisser agir ceux qui aiment ça, et de revenir après, pour récupérer les bénéfices du combat.

Vous me direz : le péril peut prendre toutes sortes de visages. Il n’est pas le même pour tout le monde.

Vous aurez raison.

Le talent de mon maître résidait dans sa capacité à prévoir le risque, à l’éloigner ou à le retourner. Et surtout, à ne pas se fier aux apparences.

Vous ne comprenez pas ?

C’est normal. Vous comprendrez par la suite. J’aurai des tas d’exemples à vous donner.

Pour ce qui me concerne, même les demeurés auront compris qu’il suffira de m’écouter, en l’occurrence de me lire, pour savoir comment j’ai acquis la capacité de me métamorphoser en homme.

Mon maître se nommait Bélerin.

Je vois vos yeux s’écarquiller. Vous avez bien évidemment tous entendu parler de lui, de ce grand mage aux pouvoirs immenses et de son rôle dans le conflit qui ensanglanta la surface de Belmilor, notre monde.

Mon cours d’Histoire Morale de la Magie prendra l’épopée de ce modèle comme fil directeur. Malheureusement pour les esprits chagrins, il ne sera pas didactique. La morale est une affaire personnelle et ce sera à chacun d’y puiser sa substantifique moelle.

Vous constaterez aussi que mon rôle n’a pas été négligeable dans cette histoire.

À suivre...

Vous voulez connaître la suite ? Dites-moi ce que vous pensez de mon idée d'une publication sous forme de feuilleton de cette Eschylliade. Vous recevriez l'équivalent d'un chapitre chaque semaine, ce qui vous en donnerait cinq par mois. Je vous y joindrais mes conseils d'écriture, des poèmes choisis pour vous et tous mes délires en avant-première.