Le sonnet est une forme poétique qui fait se succéder deux quatrains suivis de deux tercets

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LE SONNET

Mes sonnets

Sonnet

Quand jaillit un sonnet, je n’en crois pas mes yeux !
Toujours je me demande à la lecture osée
D’un parcours de pensée élégante, exposée
Aux regards furibonds de tous les broussailleux,

Quel sera le destin du bel ambitieux,
Formé de deux quatrains, la rime entrecroisée,
Suivis de deux tercets, conclusion imposée,
Dont l’objectif est simple : épanouir les dieux.

Je suis le fil des mots, en eux je me prélasse,
Le sens est un aveu, la musique une grâce.
La régularité donnerait-elle onction

Au poème fiché comme étant un modèle ?
La règle est un carcan, il faut se jouer d’elle !
Idéale n’est pas l’idéalisation.

Trilogie fantasy

I

Un doux héros pensif marchait dans la forêt.
Au pied des troncs puissants il songeait à sa belle
Qui lui était parue, nue, sur une escabelle,
Dans l’or de ses cheveux et coiffée d’un béret.

Soudain, près d’un vieux chêne, il se mit en arrêt :
Notre noble guerrier, plein de son Isabelle,
Découvrit, monstrueux, couvert d’un sac poubelle
L’ennemi gobelin, ce verdâtre goret.

Sans arme apparemment mais ce bandit perfide
Préparait, c’est certain, massacre de sylphide.
Notre preux chevalier dégaina d’un seul coup,

Face au reptile odieux qui demandait supplique,
Visa la carotide et trancha net le cou.
Comme quoi l’assassin peut être sympathique…

Voix deux-pattes - I -

Voici mon deux-pattes disant ce texte...

II

Un brave gobelin… Mais oui, cela existe !
Se faufilait, furtif, dans la sombre forêt.
Il s'était égaré, perdu, loin du marais
D’où il était issu. Ce gentil altruiste

Était venu chercher, de baies, toute une liste
Pour l’offrir en soirée à sa belle au béret.
Il était amoureux, en acceptait l’arrêt,
Et désirait goûter ce plaisir égoïste.

Soudain, au pied d’un chêne, apparut un saigneur.
Ce guerrier sanguinaire, avide et batailleur
Dégaina son épée, le découvrant sans arme.

Haut de près de deux mètres, c’était un humain
Qui lui coupa le cou sans que coule une larme.
Dans cet assassinat, qui est donc l’inhumain ?

Voix deux-pattes - II -

Écoute mon deux-pattes : il dit ce texte :

III

Un béret de velours trônait sur une tête
Aux longs cheveux dorés et sourire gracieux.
Nul n'avait jamais vu tel ange sous les cieux,
Ceux qui la contemplaient avaient le coeur en fête.

Ce couvre-chef coquin donnait son épithète
À cette douce fée au rire délicieux.
Un gentil gobelin, d'un sonnet audacieux,
Avait conquis son cœur par sa douceur parfaite.

Mais vint dans son domaine un chevalier humain
Qui, la voyant si belle, lui offrit sa main.
Pour ne point l'offenser, le bois sombre désigne

Et la tête d'un monstre fier, lui rapporter.
Vous connaissez la suite et c'est le chant d'un cygne.
Comme quoi le chapeau est très dur à porter...

Voix deux-pattes - III -

Voix de mon deux-pattes anonnant mon texte sublime

L’onde d’amour

Sur les toits de la ville environnés d'étoiles
Nous nous sommes couchés pour contempler le ciel
Ton souffle sur mon cou me rendait sensuel
De mon souhait profond j'ouvrais grandes les voiles

Et sur un vent brûlant, comme cuits à la poêle
Nos corps ont rissolé de ce feu comme un miel
Consumés dévorés par ce désir pluriel
Amants parfaits pour l’œil qui regarde une toile

Tout au fond de ton être aspirait mon plaisir
Tandis qu'en feulements tu chantais sans soupir
L'éternité dissoute en la seule seconde

Où les êtres délient l'humanité du sang
Versé pour une cause au destin grimaçant
C’était l'onde d'amour qui transformait le monde. 

Courbure…

Dans le ventre du temps je m’enfonce en tremblant ;
Je choisis la seconde où, pervers, il se courbe ;
Ce petit clinamen le fait paraître fourbe
Mais pour moi, curieux, je le trouve troublant.

Je fuis ce monde tiède au penser accablant ;
Je décolle du sol, je m’arrache à la bourbe.
Sans même boire un malt ambré au goût de tourbe
J’ouvre grand mon esprit à cet espace blanc…

Ça y est, je suis parti ! Dans l’infini je vole ;
Ma pensée irradie et mon corps, ce frivole,
N’est plus. Je flotte sur le gouffre planétaire ;

J’embrasse en un clin d’œil toute la galaxie ;
Célestes, certains corps crèvent d’anorexie…
Et soudain je la vois, si belle, notre terre.

L'oiseau

Le ciel est un oiseau qui passe
Pied dans la boue, œil engourdi
Mon corps doucement refroidit
Enfermé dans sa carapace

Au fond de moi chante l’espace
Je suis debout quoique étourdi
Marcher dehors m’est interdit
Perdu tout au fond d’une impasse

Je me heurte à des murs d’onyx
(La tentation est colorée)
Je suis attiré par le Styx

Mais je souhaite atteindre l’orée
De la forêt du souvenir
Afin d’enfin m’appartenir.